Les élèves qui ont des bonnes notes sont mal vus.
C’est faux et même très faux. Personnellement, j’ai toujours eu de bonnes notes, été presque tout le temps premier de la classe (jusqu’en prépa…), et jamais je n’ai eu de problèmes avec ça. La plupart de mes amis non plus, bonnes notes ou pas. Ce qui m’a tout de suite amené à penser que les problèmes viennent d’autre part. Ne vous dites pas que si vous (ou votre enfant si vous suivez cette formation comme parent) avez des bonnes notes vous serez moqués. Ne croyez pas que vous avez à choisir entre les bonnes notes et une scolarité heureuse ! On peut très bien s’en sortir socialement en ayant des bonnes notes.
Là je vais tirer un portrait assez sombre et dépréciatif, je tiens à dire que ce n’est pas pour stigmatiser ces élèves, ni cautionner certaines moqueries, même si je sais que j’ai fait des erreurs moi aussi, je veux juste aider ces élèves ou leurs parents à prendre du recul sur la situation et essayer de la modifier.
En réalité ce sont les élèves qui n’ont pas de centre d’intérêt ou de passion en dehors de l’école qui sont le plus souvent moqués. En plus il s’agit d’un cercle vicieux, ces élèves sont moqués donc ont peu d’amis à l’école, peu confiance en eux, ce qui les freine dans leur évolution personnelle, les empêche de se lancer dans un centre d’intérêt etc. C’est ce que vous faites à l’extérieur qui vous définit à l’école.
Ce qui est mal vu c’est de ne pas avoir de centre d’intérêt !
Et ce qui est vrai est qu’il y a en effet une forte corrélation entre ces élèves mal dans leur peau et dépourvus de centre d’intérêt et les gens qui ont des bonnes notes, car ils finissent par se réfugier dans les cours et ont plus de temps pour étudier et ont tendance à apprendre par cœur. Et forcément, par leur façon d’être dans ce contexte même s’ils ont des bonnes notes ils vont juste paraître bizarre, parce qu’ils sont éteints à l’intérieur. Alors que si une personne avec des centres d’intérêt, des amis se met à vouloir avoir des bonnes notes, elle ne va pas du tout tomber dans cette catégorie-là, surtout si elle garde ses centres d’intérêt en ayant des bonnes notes efficacement.
Je le redis donc une dernière fois : il n’est absolument pas incompatible d’avoir des bonnes notes et d’avoir des amis, de rigoler, d’avoir des passions, de s’éclater dans sa vie.
Rien ne va me servir plus tard
En effet, la majorité de ce que vous faites à l’école ne vous servira pas directement plus tard ! Mais presque tout vous servira indirectement, ne serait-ce que pour étudier ce qui vous servira directement comme on l’a vu dans la partie sur l’organisation de l’école en France.
Et même directement vous en utiliserez plus que vous ne le pensez, vous parlerez d’autres langues, vous lirez des articles et écrirez des mails à vos collègues, ferez des calculs mentaux, vous discuterez histoire au restaurant. L’histoire et l’éducation civique vous permettront d’avoir un regard critique sur ce qu’il se passe dans le monde, vous ne serez pas dépendant de l’avis des autres, vous pourrez vous faire votre propre opinion. Le Français ne serait-ce que pour comprendre ce qu’on vous dit et pour vous exprimer.
En plus il faut faire attention à un piège courant. Disons que ce qui vous passionne est un domaine pointu comme le trading. Il y aura beaucoup d’aspect de ce travail au quotidien auquel vous ne pensez pas forcément, mais qui sont bien présentes en réalité. Par exemple dans les offres d’emploi pour le trading il faut d’excellentes capacités de communication à l’écrit qui s’obtiennent grâce au français et à l’histoire, un très haut niveau en mathématiques, en anglais. De même si vous avez une passion pour un sport et que vous vous dites que vous allez créer un magasin spécialisé dans ce sport. Vous aurez beaucoup de choses à gérer qui n’ont rien à voir avec votre passion comme gérer les stocks, rendre la monnaie aux clients, négocier avec vos partenaires.
Enfin je peux vous en parler facilement parce que c’est ce que j’étudie, on entre vraiment dans l’économie de la connaissance là ! Et l’intelligence artificielle va détruire en premier les métiers sans qualification parce qu’ils sont les plus faciles à automatiser. Alors plus vous engrangerez de la connaissance, plus vous serez à l’abri.
Ceux qui ont des bonnes notes adorent les cours
Encore une fois, faux, même si je ne suis pas le meilleur exemple, car une de mes valeurs fortes est vraiment le fait de savoir des choses.
Mais dans l’ensemble il y a beaucoup de matières qui ne m’intéressent pas spécialement , surtout au collège, comme les Sciences de la Vie et de la Terre, les cours de technologie.
Et je n’aime pas non plus particulièrement le concept de cours magistral qui dépend beaucoup trop du professeur, et est trop passif. Je préfère la discussion pour avoir du contrôle sur mon processus d’apprentissage, ou encore uniquement la lecture d’un livre ou de sites internet.
Enfin, je dois être un des étudiants les plus allergiques aux exercices d’application du monde, j’arrive très peu à les faire par moi même.
Et pourtant j’ai eu de très bonnes notes !
Les professeurs sont intelligents.
Malheureusement faux. Certes l’école est gratuite, mais c’est notre futur qui est en jeu. La transmission de connaissance peut vite devenir monotone et ne tolère pas la médiocrité et c’est pourtant ce que sont la majorité des professeurs actuels. Tout le monde a déjà fait l’expérience d’un professeur excellent qui a réussi à leur transmettre un intérêt pour sa matière. Je suis d’un naturel plutôt attiré par les sciences mais j’ai eu la chance d’avoir au lycée une prof de français et deux professeurs d’histoire exceptionnels qui ont su me montrer les trésors de leurs matières et me donnent une culture qui est actuellement un énorme avantage par rapport à mes camarades scientifiques.
Ce n’est pas pour être accablant, méchant, ou haineux, mais il suffit de faire un bilan sur les professeurs que j’ai eu avec un peu de recul pour avoir des pourcentages . Et en effet j’ai eu environ 100 professeurs durant ma scolarité.
Excellents |
Bons |
Moyens |
Mauvais |
8 |
24 |
38 |
30 |
Il y a des professeurs exceptionnels, ils sont souvent menés par un désir de transmettre la connaissance exceptionnel, ce qui les aide et les motive en plus à acquérir tout ce savoir.
Tout d’abord, il y a 10% de non diplômés au CAPES. Déjà, je ne voudrais pas juger uniquement aux diplômes, mais ne pas avoir son CAPES pour enseigner me semble problématique car au niveau des connaissances il s’agit d’un diplôme relativement simple. Il faut savoir qu’à la fin de la prépa, on voit qui part faire un CAPES et qui part en grande école d’ingénieur, et malheureusement ce sont rarement les gens qui ont de l’ambition qui repartent au CAPES.
De par leur médiocrité, ils sont souvent trop occupés à bien maîtriser les sujets qu’ils enseignent et n’ont pas le temps de travailler leurs façons de transmettre la connaissance. Ils ne savent pas que le jeu est le plus efficace. Ils ne varient pas assez leurs activités.
Et d’un autre côté c’est également compréhensible, ils ne sont pas assez payés pour tous les efforts que cela demande !
Quelques articles assez édifiants : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/05/16/01016-20140516ARTFIG00301-devenir-professeur-avec-420-de-moyenne-c-est-possible.php
http://www.slate.fr/story/106129/devenir-prof-simple-apres-complique