Pour avoir de bonnes notes à la fac il faut maitriser plusieurs types d’épreuve. Parlons ici d’un type d’examen écrit particulier car vous n’avez droit à aucune feuille de notes additionnelle : rien que soi, ses stylos, et sa copie. Attention, ici je parle bien uniquement d’avoir de bonnes notes (au dessus de 15/20, ou 5/6 en Suisse) et pas de vraiment maitriser un sujet dans lequel vous voudriez travailler.
Vous l’aurez compris, ce format d’examen a un but principal facile à identifier : vérifier que vous avez bien appris votre cours. Et ça bien sûr, s’il faut apprendre tout votre cours par coeur, ça va être long, très long.
Quand apprendre, quand comprendre ?
Attention à ne surtout pas confondre ces deux facettes du travail. Comprendre ne nécessite pas forcément beaucoup de temps, et reste assez durablement gravé dans votre esprit. Apprendre cependant nécessite beaucoup plus de temps, et comme le volume d’information à retenir est plus important, il est compliqué de les conserver dans la durée.
L’idéal est de comprendre pendant le cours. Si quelque chose vous échappe, vous pouvez toujours aller demander des explications supplémentaires au professeur, à vos amis, ou revoir ce passage à tête reposée dans les jours qui suivent. Attention cependant de bien réaliser ce travail avant le prochain cours pour être à nouveau en mesure de comprendre le contenu du prochain cours ! Accumuler du retard est un écueil très courant et surtout très dangereux. Comprendre sera indispensable pour pouvoir apprendre efficacement le moment venu.
Apprendre au fil des cours par contre est une énorme perte de temps pour deux raisons ! Premièrement, à moins de vous dédier corps et âme à cette tâche pendant des mois et de tout réapprendre toutes les semaines (si c’est le cas vous n’avez besoin de personne pour avoir des bonnes notes !) au moment de l’examen vous aurez oublié ce que vous avez appris au début du semestre. Cette stratégie serait bien sûr indispensable si vous aviez à connaître par coeur l’intégralité de votre cours, mais ce n’est pas ce qu’on vous demande à la fac ! Les professeurs sont conscients que vous avez d’autres cours, d’autres activités, et n’ont en plus pas intérêt à ce que personne ne valide leur cours ! Deuxième raison : pour savoir quoi apprendre vous avez besoin de recul : vous ne pouvez pas savoir au moment où on vous donne une connaissance si elle va être primordiale dans l’ensemble du cours que vous allez suivre durant les prochaines semaines. Ensuite, il va falloir classer ce qui est important et qu’il faut apprendre de ce qui ne l’est pas. Enfin, il faut apprendre durant les deux semaines qui précèdent l’examen ce que vous avez identifié comme fondamental. Idéalement, trois semaines avant l’examen, vous devez relire l’intégralité de votre cours pour vérifier que vous avez bien jugé de l’importance de chaque passage, et bien réorganiser toutes ces connaissances dans votre esprit. Enfin, durant la semaine qui précède l’examen, deux heures par jour, apprendre le cours.
Quoi apprendre – La loi de Pareto à la rescousse
Bien sûr vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de tout apprendre. Vous connaissez sûrement la loi de Pareto, aussi connue sous la règle du 80/20. Appliquée ici, elle signifie que seulement 20% du volume total du cours représente 80% de l’information à connaître. Et je vous fais le calcul, même si vous deviez ressortir tout le cours à l’examen vous obtiendriez un joli 16/20, honnête !
Première étape : identifier ces 20% à apprendre
Ici, pour anticiper les prochaines étapes, on va utiliser deux outils bien connus des bachoteurs assidus : les fiches ou le surlignage. A vous de voir ce que vous préférez. Attention cette étape est plus compliquée qu’il n’y parait ! 20 % du volume d’un cours c’est peu, vous devez faire un réel effort pour faire la part des choses entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Ce qui est toujours important : les définitions qui ne sont pas évidentes (certaines sont totalement évidentes et ne méritent même pas d’être apprises, vous les savez déjà, prenez du recul pour juger chacune d’elles), les propriétés, les théorèmes. Ce qu’il ne faut pas apprendre, mais dont il faut avoir entendu parler (être attentif en cours, partie relecture du cours juste avant de l’apprendre dans la dernière ligne droite) : les exemples, les applications, les parallèles, les problèmes de TD. Entre ces deux catégories, il y a tous les exercices d’application faits en cours ou en TD : généralement vous devez savoir en résoudre parfaitement un par application.
Comme à tous les examens, le jeu est donc d’identifier les questions qui pourraient vous être posées. Pour cela rien de tel que de se mettre un temps dans la peau du professeur. Si j’étais à sa place, quelles questions poserais-je pour vérifier que mes élèves maitrisent les points clés de mon cours ? Durant la dernière semaine il peut être intéressant de prendre une soirée pour vous regrouper (à de deux idéalement, avec quelqu’un qui a les mêmes ambitions que vous) pour vous poser mutuellement les questions que vous avez préparées.
Un examen plus propice à des questions ouvertes
Ce type d’examen est peu propice à un QCM, car les professeurs vont vouloir vous tester sur votre connaissance et votre compréhension du cours. Dans un QCM les grandes lignes vous sont données, et il serait alors plus difficile de juger cet aspect de votre apprentissage. Le but est plutôt de vous lancer sur un sujet et de voir si vous connaissez ce qui est en rapport avec les mots utilisés dans la question. C’est assez logique, dans votre futur travail on attendra surtout de vous d’être au courant de ces liens, pour pouvoir prendre des décisions en prenant en compte un grand nombre de facteurs.
S’y préparer : Apprendre le plan du cours
Nom des chapitres, des sous parties, tout doit y passer, c’est vraiment l’essentiel. Si les noms des sous parties ne sont pas assez évocatrices vous pouvez les renommer. Pour chacune des sous parties vous devez être en mesure de résumer en une phrase ce qui est important, et d’y ranger tout ce que vous avez appris (les 20% surlignés). Pour cela, certaines astuces de mémoires peuvent être appliquées : tables de rappel, palais mental, concept map.
Du cours mais aussi des exercices types
En sciences, il est rare que les examens se cantonnent en entier à recracher son cours, la science est faite pour être appliquée et les exercices sont là pour vérifier que vous n’êtes pas que des singes savants qui ont juste appris un cours par coeur.
Si on ne vous autorise pas à avoir des documents, c’est qu’on attache une grande importance à la connaissance du cours, et donc on va vraisemblablement vous poser des questions très proches de votre cours. Et ce qui se trouve à l’intersection du cours et des exercices ce sont les exercices d’application. Ils sont souvent réalisés et corrigés en cours et consistent régulièrement en une seule question. Ils peuvent se trouver en cours, mais aussi dans vos exercices : à partir du moment où vous avez réalisé une tâche deux fois au cours de tous vos exercices, la question rentre dans la catégories des exercices d’application. Vous devez être capable de les faire et les refaire parfaitement ! Pour cela, il est préférable de l’avoir cherché sans la solution mais ce n’est pas obligatoire car cela représente souvent une perte de temps.
S’y préparer : Les refaire mais pas n’importe comment
Un workflow intéressant est de lire la question, prendre une minute pour essayer de la faire ou du moins de trouver une méthode pour le résoudre. Vérifier que vous étiez sur la bonne piste ou la découvrir en lisant rapidement la solution. Puis essayer de l’appliquer, en vous référant à la solution si vous bloquez trop longtemps. Le refaire, jusqu’à ce que vous l’ayez bien compris. Durant votre semaine de révision intense, le refaire encore pour vous remémorer la méthode utilisée, et apprendre la forme de la question (pour pouvoir l’identifier durant votre partiel), ainsi que la méthode utilisée (pour l’appliquer en examen).
Ils seront sûrement présents, sous forme d’exercices individuels si c’est un petit examen, ou sous forme de questions de début de problème lors d’un examen plus important, questions qui sont indispensables pour réaliser les questions de raisonnement.
En sciences ces examens ne sont pas le format plébiscités, on leur préfère souvent le format autorisant la feuille de notes pour tester votre raisonnement, mais il arrive tout de même régulièrement qu’une épreuve de ce format traine parmi vos épreuves, et vous devez y être préparés !
Autres conseils (articles futurs)
Bien réviser pour un examen, c’est avant tout un état d’esprit. Comme pour beaucoup de tâches où on est jugés, il faut essayer d’évacuer le stress, sans le rejeter à tout prix. En effet, bien géré il peut devenir un allié : il vous informe que vous vivez un moment important pour vous (à chaque moment important vous ressentirez ce stress), et améliore vos capacités cognitives en vous plongeant dans un état d’alerte, pour vous permettre de mieux réagir aux aléas de l’épreuve. Tout l’art est d’arriver à le dompter pour réviser et réussir votre examen efficacement.
Faites vous confiance, si vous avez mis toutes les chances de votre côté pour cet examen, il se passera bien. Aborder une épreuve confiant vous aidera à avoir les idées plus claires au moment de passer l’épreuve.
Jouer sur les différentes mémoires mémoire : en termes de réussite académique, les mémoires visuelle et auditive olfactive se démarquent naturellement car on voit le cours écrit, les schémas, on entend le professeur parler. Mais on peut aussi augmenter cette mémoire grâce à nos autres sens, un parfum utilisé pendant les révisions et pour votre examen, le goût grâce à des bonbons ou chewing-gums, le toucher grâce au penSpinning.
Toutes ces astuces supplémentaires : gestion du stress, mémoire sensorielle, vont vous permettre de créer un rituel pour apprivoiser ces séances de révision et vos épreuves et les aborder avec un état d’esprit qui va maximiser vos chances de réussite.